L’unique et le multiple, l'unique démultiplié, l’unique est multiple.
L’avènement, ici et maintenant des images.
Elles n’ont ni matière, ni époque, ni volume : tableaux, installations, photos, dessins, esquisses…
Toutes réduites aux mêmes vignettes agrandies à la taille d’un écran, dans une chromie incertaine et une réalité douteuse.
Seule certitude ce que l’on voit là n’est pas ce qui est.
Une banalisation, uniformisation, au risque de se perdre, incertitude de l’origine, de l’identité réelle, recherche de « l’identité HD“, une crise de la reproduction !
Naufragés, médusés, perdus dans une mosaïque vibrante de pixels, un jeu d’images contradictoires, un abîme de liens.
Serons nous recueillis par l’ « Argus », retrouverons la terre ferme ?
On le sait, Géricault, dans la préparation du tableau « le radeau de la méduse », a d’esquisse en esquisse, fait émerger un contre mouvement* dans l’effacement progressif de « l’Argus », le bateau sauveur, jusqu’ à n’être qu’un point à peine identifiable, à peine tangible comme signe salvateur.
La mer est démontée. La voile se gonfle en direction inverse du libérateur….
Le peintre espérait-il encore ?
Désirons-nous comme Géricault, après avoir approché au plus près le fait divers, échapper au fait lui même.
Allons-nous reposer les pieds sur une planète méconnaissable, définitivement remodelée.
Avant de peindre sa toile Géricault a interrogé certains rescapés de ce naufrage, a t'il alors compris qu’ils n’en étaient jamais vraiment revenus…
Marqués pour toujours par cette traversée, d’un spectacle de l’irréel promu démiurge du réel.
Anthropophages de nos existences…
Esquisse pour "Le radeau de la méduse"
Esquisse, chromies, images multiples correspondant à " le radeau de la méduse par Géricault"
Wilkipédia établit un tableau récapitulatifs des fichiers fournis pour illustrer ses articles >
Fichier actuel du tableau "le radeau de la méduse" (échelle 50%)
Image du même tableau en juin 2010
· *Belting écrit : « Le motif de ce bateau s’est transformé en cours d’exécution pour devenir de plus en plus petit et finalement apparaître presque comme un mirage sur l’œuvre finale »
*Un mouvement contradictoire par Marcelle Pnilippe